Alimentation

* Un besoin primaire *

“J’aime ce qui me nourrit, le boire, le manger, les livres”, disait déjà Etienne de la Boétie (écrivain humaniste et poète) au 16ème siècle. Quatre siècles plus tard, cette phrase garde son sens. Manger est effectivement un besoin primaire, nécessaire à notre bon fonctionnement. Cependant, dans plusieurs cultures, il n’est pas uniquement question d’alimentation, mais aussi de faire du bien à l’esprit, de partager et de passer un bon moment accompagné des siens. 

En tant que voyageur, il est parfois difficile de savoir ce qu’on va mettre dans son assiette. Entre nos convictions (véganisme, végétarisme) et les possibilités du pays. Entre son budget voyage et nos envies (surtout pour les voyages en long cours). Bref, bien manger, écologique, qui fait envie, conformément à ses convictions et sans dépenser la moitié de son budget journalier dans la nourriture, fait parfois figure d’un parcours du combattant. 

 

* Manger plus écologique *

Commencer à manger plus écologiquement chez soi est parfois un peu compliqué les premiers temps. Transposé dans l’univers du voyage, cela devient très souvent plus hasardeux. Le fait d’être régulièrement en mouvement demande un effort d’organisation plus soutenu.

Qu’est-ce que j’entends par manger plus écologiquement : 

  • Favoriser l’alimentation végétarienne ou végétalienne BIO
  • Favoriser la viande d’animaux bien traités et tués sans trop de souffrances
  • Favoriser le dialogue avec le producteur local (agriculteur) ou le boucher pour connaître ses méthodes de traitement des fruits et légumes ou en savoir plus sur l’élevage des bêtes
  • Manger des produits locaux 
  • Manger des produits de saison 
  • Manger des légumes directement du producteur
  • Utiliser des contenants et réduire drastiquement son utilisation du plastique
  • Cuisiner des aliments frais et ne pas acheter de plats préparés 
  • Se faire plaisir

Autant de possibilités et d’efforts à tenir sur la longueur. Nous ne sommes malheureusement pas tous marathoniens et les frustrations peuvent s’accumuler rapidement jusqu’à baisser les bras. Surtout pour les plus “aventuriers” d’entre nous, qui voyagent en autonomie à pied ou à vélo et qui logent parfois chez l’habitant. Que manger de suffisamment nourrissant et qui se conserve assez longtemps ? Quid de mes convictions face à des autochtones qui m’hébergent et me nourrissent gracieusement ?

Voici tout de même quelques idées et astuces pour tenir en voyage, qui s’appliquent pour tous les types de voyageurs (auberge de jeunesse, hôtel, bivouac, camping ou chez l’habitant) :

 

Dans les lieux les plus reculés du globe, ou dans les pays en voie de développement, les locaux mangent ce qu’ils trouvent et surtout des aliments qui correspondent à leurs besoins. Ce sont souvent des produits qu’ils cultivent, des bêtes qu’ils élèvent en plein air. De la nourriture pleine de nutriments et qui répond à leur manière de vivre. Dans les grandes villes, il est parfois plus difficile de différencier ce qui est local de ce qui ne l’est pas. Bien sûr il y a toujours l’option restaurant qui propose une multitude de plats ou manger dans les petites échoppes le long des rues. Ou alors il y a aussi ces possibilités : 

 

 * Se renseigner sur les différents marchés pour prendre des produits frais *

L’appel des supermarchés est gigantesque ! Prix abordables, ouvert plus longtemps que certaines épiceries, un choix immense et j’en passe ! Ce à quoi on ne pense pas de prime abord, c’est la qualité de la nourriture et le fait qu’on soutienne un système -alias le capitalisme-et non la population locale. 

Lorsqu’on fait le choix de consommer la majeure partie de nos aliments issus des grandes surfaces, c’est souvent au détriment de l’économie locale, sociale. Pensons aux plus faibles, économiquement parlant et soutenons le peuple 😉.

 

 * Se renseigner sur les saisonnalités * 

Peut-être as-tu déjà commandé des paniers de fruits et légumes, ou alors pris le temps d’aller aux marchés proches de chez toi, choisir tes denrées et également pouvoir manger suivant les saisons. En Suisse et en France, il est très facile de trouver des tableaux de saisonnalité pour tout ce qui est fruits et légumes. Mais alors, pourquoi ne pas le faire également lorsque l’on part en voyage ? Manger de saison, c’est bon pour la santé ET pour la planète ! 

Pour te faciliter les bons choix, tu trouveras sur ce lien la liste des produits de saison à télécharger par pays. 

 

 * Manger avec les locaux dans les boui-boui, marchés non touristiques, ou dans la rue *

Une autre alternative est d’aller dans les restaurants non touristiques, manger dans les marchés locaux, ainsi que chez les petits marchands dans la rue. C’est l’occasion de mieux comprendre la culture, et de rencontrer les habitants. Très économiques avec des ingrédients frais, ces repas constituent souvent une source de revenus indispensable pour celle qui la cuisine. D’une pierre deux coups, tu te nourris physiologiquement, psychologiquement et tu aides à soutenir la vraie économie locale. 

Attention toutefois à ton estomac ! Certaines règles d’hygiène restent à respecter – > même dans l’euphorie de la découverte !

 

 * Se renseigner sur l’alimentation des autochtones *

Si je te dis Japon, tu penses assez rapidement aux sushis et aux plats préparés dans les restaurants en Suisse ou en France. Sauf, que cela n’est pas forcément la réalité de millions de Japonais. Il y a une multitude d’autres recettes succulentes, spéciales et remplies d’histoires à découvrir ou à reproduire une fois rentrée à la maison. Aller à la rencontre de ton hébergeur ou à la rencontre du marchand dans la rue et lui demander comment il confectionne ce mets et une superbe manière d’entrer en relation avec ceux-ci et d’en apprendre plus sur leur mode de vie. 

 

 * Mes trucs et astuces *

  • N’acheter que ce dont j’ai besoin pour la journée et rien de plus. Cela me permet d’être flexible et de ne pas acheter inutilement des aliments que je ne pourrais pas conserver. 
  • Lors des longs trajets en bus, prendre également le minimum. Souvent les bus font des arrêts sur le trajet, dans des petits villages il n’y a que des boui-boui justement 😉 et pour l’anecdote, combien de fois en Amérique du Sud, les autres passagers m’offraient gracieusement des oranges juteuses ou des avocats fraichement cueillis. C’était très souvent l’occasion de partager un moment super ou même parfois des bonnes poilades ! 
  • Me faire plaisir – SUPER IMPORTANT – surtout durant les périodes de mou qui peuvent parfois arriver ! Alors si une fois tu trouves un fromage à raclette ou du chocolat qui te donne super envie, je dis OUI, vas-y prends le une fois, ça ne fera pas de mal. 

 

C’est là que j’entends, “oui mais quand on ne parle pas la langue du pays, il est difficile de commander la nourriture et de se faire comprendre auprès des autochtones”. -> C’est vrai, cependant avec les smartphones et les livres de traduction cette tâche s’est largement simplifiée.  Au pire, tu peux te faire un petit lexique de mots ou de phrases à dire à l’avance. Et je te promets, ce sont des rires garantis !!