6 Mois de voyage en Amérique du Sud

 

En bref

Des montagnes indescriptibles, au bord de plage. De l’amazonie, au plaines immenses et désertiques, l’Amérique du Sud est un continent riche tant au niveau des beautés naturelles que de sa population et sa diversité culturelle.

Pays traversés

Depuis Santiago au Chili, je me dirige plein sud en direction de la Patagonie. Après 45heures de bus, à la traversée de l’Argentine dans la pampa, j’arrive à  Buenos Aires. L’Uruguay m’attendait ensuite pour un workaway. Des chutes d’Iguaçu au Brésil, mon itinéraire m’a fait traverser le Paraguay pour arriver en Bolivie. Quelques jours plus tard, je reprenais la route en direction du Pérou. J’en ai profité également pour retourner au Costa Rica ainsi qu’au Nicaragua.

Hébergements

La première partie du voyage, jusqu’en Uruguay, j’ai porté ma tente et effectué quelques randos aux abords des Andes, ainsi qu’en Patagonie. Ceci couplé à des nuits dans des Auberges de jeunesses. Les places de campings au Chili étaient gigantesque, la première tente étant à 300m de mon emplacement parfois. Les Hostals sont souvent très sympathique avec des hamacs et des endroits à vivre très conviviaux. Il est également facile de trouver des petits BnB’s chez l’habitant.

Transports

Les billets d’avion interne coûtaient souvent moins cher que les bus locaux. Pour une aventure au plus proche du peuple, et pour vivre des anecdotes hilarantes, j’ai opté pour l’option: Bus locaux souvent très long et très impressionnant. Ça a été aussi gage de fous-rire garantis malgré un corps meurtri dans les colectivos (petits bus, très étroit et surpeuplés). Les chicken bus d’Amérique centrale sont une aventure également chouette à vivre.

Le récit

nnt 2017

J’ai toujours eu envie de voyager, du moins déjà de partir à l’étranger. L’Amérique du Sud me fait de l’oeil depuis maintenant quelques années. Ni une, ni deux, je prend un billet d’avion pour Février 2017, direction: Le Nicaragua en Amérique centrale. Deux semaines dans ce fabuleux pays me donne ce sentiment de reviens-y. Le retour est rude, l’envie de partir se fait pressente. La liberté ressentie, le bonheur et l’enchantement de la nouveauté, me font prendre ma décision! Je démissionne en septembre de la même année et part le 27 décembre 2017 direction Santiago de Chili.

Ça y est! Je suis enfin arrivée dans la capitale chilienne. Les premiers instants à la sortie de l’aéroport sont toujours grisants. J’hume l’air, et peine à réaliser que je me trouve à « l’autre bout du monde”. Le brouhaha incessant, et la valse des taximen cherchant de nouveaux clients, sont une dure réalité après pas moins de 35 heures de trajet.

La capitale ressemble à peu de chose près à toutes les grandes villes. Des musées, des parcs, la facilité déconcertante de se perdre en utilisant des petites rues non touristiques. Après 3 jours pour reprendre des forces et recharger les batteries, je m’en vais à Valparaiso. La ville dite colorée. Durant le trajet en bus, j’essaie par tous les moyens de me rendre compte que ça y est j’y suis, que j’ai quitté mon job et que maintenant je peut être libre de mes mouvements ad eternum. L’image unique qui se déroule dans ma tête tel un verre de terre desséché représente seulement un trou béant. Un trou magnifique jonché de fleurs jusqu’à l’infini avec cette impression de tomber dans l’inconnue. Dans un monde merveilleux.

31 décembre
La nouvelle année a cette fois une senteur printanière. C’est la première fois de ma vie que je fête un cap à l’étranger. C’est un cap d’autant plus important que la journée qui s’en suivra, ainsi que toutes les autres ne ressembleront pas aux années précédentes. Demain, à l’aube d’un nouveau jour, des émotions, des sensations, des odeurs, des images, et des sons, empliront totalement mon corps et mon esprit pour graver à jamais des souvenirs mémorables!

Direction plein sud
Un rêve. Mon rêve: La patagonie et ses vastes étendues montagneuses, où se marie dans le champs visuel humain, des pics acérés, des lacs glaciaires, des arbres dansant à l’horizontale aux grés des vents parfois tempétueux. Des glaciers à pertes de vue, et assurément, cette météo délicate et indomptable qui te font passer des bourrasques glaçantes, à un soleil de plomb. Des flocons de neige délicats à la pluie timide. Arriver dans ce microclimat si spécial et si exceptionnel est l’une des expériences les plus parlantes et authentique de ma vie. J’avais la chance inouïe de pouvoir également partager cette découverte avec ma compagnonne de voyage.

Les aurevoirs
Quand nos chemins durent se séparer à Puerto Natales avec Amandine, une partie de moi refusait de devoir recommencer à voyager seule. 3 semaines de découverte personnelle ainsi que scénique avaient été les prémices d’une jolie amitié.

En voyage les rencontres sont fortes, parfois bouleversantes. Il y a de ces gens qui te comprennent, ou qui, par leur gentillesse ou leur bonté, se font une place dans tes cases cérébrales. Il y a de ces personnes que tu ne comprend pas à cause de la barrière de la langue, ou de leur culture. Et ces gens là te font grandir, espérer et vivre. Te redonne l’espoir que tu as perdu, te donne fois en l’humanité.

Lorsque je quitte Amandine, je repense à tous ces gens qui, depuis Valparaiso, ont, tel un joli châle, été tissé dans les connexions de mon âme. Toutes ces rêveries me donnent la force de continuer sur cette route invisible. 

Tester un workaway
La première phase de mon voyage a assurément été le moteur de ce qui allait suivre. Le sud, bien que magnifique avait creusé un trou conséquent dans mes finances. Et j’avais également envie de tester quelque chose de nouveau. Alors quand le propriétaire d’un hostel en Uruguay avait finalement répondu par la positive à ma demande de workaway, c’était gonflée à bloc que j’y allais. Ma relation avec le monde du travail ressemble à un champanzé qui doit apprendre à danser la salsa. Surement possible, mais pas voulu naturellement. Le monde du travail à trop souvent été synonyme de souffrances, et de perte de confiance en soi.

Cette expérience ne m’a pas fait renouer avec mes traumatismes liés au monde professionnel. Cependant, travailler dans une auberge m’a fait rencontrer des gens géniaux. D’autres baroudeurs, du monde entier, ainsi qu’un petit aperçu de la dolce vita uruguayenne au bord de mer. Après 3 semaines, le voyage me susure à l’oreille qu’il est temps de repartir en vadrouille.

La fatigue et la recherche d’un lieu

 A la suite de l’Uruguay, je commence à ressembler à un cacatoès défraîchi! Direction le Brésil pour me refaire une coupe soyeuse. C’est gorgeous à souhait que je commence, ce qui sera la longue remontée vers le nord. Durant cette période, je bouge à nouveau pas mal à travers le Brésil pour me rendre aux chutes d’Iguaçu. Puis traversée du Paraguay pour arriver en Bolivie où je pense rester plusieurs semaines. Au final j’y serais restée qu’un peu plus d’une semaine principalement pour chercher des itinéraires de randos et un pantalon de marche. Après deux jours de fouilles archéologiques intempestives pour trouver une tente, matelas et sac de couchage dans la capitale, je décide, bedrouille, de partir direction le Pérou. La Bolivie n’a pas su me convaincre, la plupart des activités sont difficiles à trouver par soi-même sans parler couramment l’espagnol. Malgré la bienveillance de son peuple, je suis fatiguée de devoir faire toutes ces recherches pour trouver des lieux où se rendre sans faire partie des sorties de groupe qui m’exécrent.

Pérou

Arrivée au Pérou, plus précisément a Cuzco, le désir de marcher quelques jours devient viscérale. Ni une ni deux, j’empaquete mon sac et pars à l’assault du Salkantay. C’est avec 5litres et demi d’eau, une bouteille de vin, un sac de 20 kilos, des heures de marche et un souffle pratiquement inexistant dû à l’altitude, que j’arrive proche du premier col. La tente montée, je vois les nuages au loin devenir menaçants. Et en effet, rien de mieux qu’un joyeux orages pour vivre une expérience inédite. Au bout d’une heure, le ciel se dégage et le paysage idyllic reprend ses droits comme si rien ne s’était produit. Le lendemain, c’est valeureuse que je termine la montée et rencontre, lors du début de la descente, une française et son ami colombien qui marche en sens inverse. On se salue, discute un peu et s’échange nos coordonnées pour ce retrouver dans la ville quelques jours plus tards. Je ne le savais pas encore, mais  nos retrouvailles allaient me faire vivre une journée et une soirée folle qui marquerait encore un autre tournant de ce voyage. Sur la marche du Salkantay, je n’ai pas fait 2 km de descente, qu’une pluie torrentielle décide de m’accompagner jusqu’à mon deuxième bivouac. OK j’avoue, j’ai pris un camping où il était possible de poser la tente sous un abris. Le troisième jour aménera également son lot de surprise. Le chemin que je devais emprunter était devenu dangereux en raison de la pluie du jour précédent.

Je me retrouve à devoir rebrousser chemin et marcher finalement 9h à la place des 6heures prévues. Après la dernière nuit sous tente de rage, je décide de reprendre un de ces colectivos super stressant par la vitesse de conduite du chauffeur ainsi que des nombreux virages, pour rentrer à Cuzco.

Les musicos et artesanos – le moment où je suis presque devenue hippie

A Cuzco, en rejoignant Mathilde et Sebastian (les deux personnes rencontrées durant le Salkantay), je réalise qu’ils voyagent encore d’une toute autre manière à la mienne. Je me retrouve embarquée à boire de la chicha alcoolisée à 9h du matin servie dans un de ses bars typique de la partie la moins touristique de la ville. L’ambiance y est effarante! Il y a la serveuse en habit traditionnelle et pas très souriante, ainsi que les musicos que mes nouveaux amis connaissent qui donne un tableau plus qu’hilarant. Les musicos sont ivres morts et joues encore étonnament prodigieusement leurs instruments. Il y a le musicien qui est persuadé qu’ils passeront à la télé, pendant qu’un autre essaie tant bien que mal de me draguer. A côté de cela, les deux autres comparses ont des discussions plus qu’animés sur divers sujets. Rires garantis. Notre joyeux trio, découvront aussi les boîtes de nuits péruvienne ! quelles esclaffades! A la suite de ces quelques jours intenses, je me retrouve dans un bus direction Lima la capitale. Lors d’un arrêt, je fais la connaissance de Martin. Mon compagnon de route uruguayen qui ne parle pas un traitre mot autre que l’espagnol…

Martin est un mec de 28 ans, super fière de mesurer quelques centimètres de plus que moi et d’avoir le même nom de famille que la capitale, qu’il ne manquera pas de mentionner à qui veut l’entendre… Ou pas. C’est aussi quelqu’un de totalement extraverti au rire facile et à la passion dévorante de la musique plus principalement du rock. C’est un musicos qui vit de cela en chantant dans la rue ou dans les bus pour pouvoir continuer de voyager.

Ni une ni deux, sans trop vraiment réfléchir je me retrouve mêlée au tourbillon qu’est son monde. C’est à ce moment précis que je commence sérieusement à apprendre l’espagnol avec des latinos de tous horizons. A aller dans des minuscules lieux de concert pour écouter un de ses potos jouer magnifiquement du jazz, à discuter avec des artesanos qui tentent de me vendre une fois sur deux leurs créations, à chanter avec des piètres inconnus rencontrés dans la rue et à dormir dans des bouis bouis où il est tout bonnement impossible d’aller aux toilettes sans avoir les pieds dans la douche. Je me fiche de tout et vit le moment présent sans trop me poser de question.

Ces instants indescriptibles seront toutefois entrecoupés de petits voyages solo à la découverte de l’immensité de l’amazonie et des beautés naturelles de randonnées montagneuses. Quand arrive l’heure de terminer mon voyage par l’Amérique Centrale et plus principalement le Nicaragua, je suis totalement bouleversée. Jamais je n’aurais imaginé que cette aventure prendrait autant de chemins croisés et de rencontres marquantes durant ces 6 mois et une semaine d’aventure…